Historique des
Francophones à Surrey
Focus
Les Familles Francophones
Dans les villages qui formèrent plus tard la ville de Surrey, nous voyons parmi les premiers acheteurs de lots quelques noms francophones: Malotte, Paris, Levis, Dafoe et Appel. Au fil des décennies, d’autres noms francophones y surgissent: Dainard, Defieux, Huot, LeCronier, Lemax, Leulier, Pépin, Vidal. Cependant, la plupart de ces familles s’avèrent être anglophones, mais tout de même avec des racines culturelles francophones.
De nombreuses familles francophones s’installèrent et continuent d’affluer à Surrey à chaque jour. Découvrons maintenant quelques-unes des familles qui ont aidé à développer, au tout début, la ville de Surrey.
Les photographies vous sont proposées à la Courtoisie des Archives de Surrey – Courtesy of Surrey Archives
Les LaPierre, fermiers de la Saskatchewan

En 1906, Hormidas (ou Hermidas) LaPierre et sa femme Hermine arrivèrent en C.-B. de la Saskatchewan. Ils achetèrent une ferme au coin des rues Boundary (av. Zero) et Hall’s Prairie Road (184e rue). Ils étaient accompagnés de quatre de leurs enfants: Séraphim, Alice, Éliza et Thomas. Tous furent étudiants à l’école de Hall’s Prairie, jusqu’à ce que la famille déménage à Maillardville.
De nombreuses familles francophones s’installèrent et continuent d’affluer à Surrey à chaque jour. Découvrons maintenant quelques-unes des familles qui ont aidé à développer, au tout début, la ville de Surrey.
Charles Letourneur et Paul Accarias: un jardin devient un parc
Charles Letourneur immigra au Canada de la France en 1909. Avec sa femme Victoria, ils s’installèrent à White Rock sur leur propre ferme en 1921, coin Pacific et Fir. Ils y lancèrent un grand jardin potager commercial. Pendant 20 ans, ils vendirent leurs légumes de porte à porte. En 1930, Paul Accarias, immigrant algérien, vint travailler pour eux, partageant avec eux la langue française et leur amour pour le jardinage.
La propriété des Letourneur fut achetée par la ville de White Rock, qui la transforma en parc, du nom du Parc Letourneur. La ville y construisit plus tard quelques immeubles municipaux, dont son hôtel de ville. En 2017, la ville y installa un panneau didactique louant le commerce potager des Letourneur et d’Acarias.

Les Dupraz de White Rock

Abel Émile « Ed » Dupraz et sa femme Jeanne (née Rieux) émigrèrent de Chambéry, en France, à White Rock en 1913 (White Rock fut un quartier de Surrey jusqu’en 1957). Ils vivaient sur la rue Vidal où, faute d’une église catholique, les services religieux furent parfois célébrés dans leur salon. En 1922, Mme Dupraz convainquit les Oblats de New Westminster à ouvrir la première église catholique de Surrey, soit une version agrandie de l’église St. Ann’s sur la réserve Semiahmoo à White Rock. L’année suivante, en 1923, les Dupraz achetèrent un lot d’un demi-acre au coin de Fir et Pacific, où M. Dupraz modifia une cabane en rondins pour les services religieux, pouvant accommoder quelques 20 personnes. Mme Dupraz nomma l’église Star of the Sea.
La propriété des Letourneur fut achetée par la ville de White Rock, qui la transforma en parc, du nom du Parc Letourneur. La ville y construisit plus tard quelques immeubles municipaux, dont son hôtel de ville. En 2017, la ville y installa un panneau didactique louant le commerce potager des Letourneur et d’Acarias.
M. Dupraz se lança en affaires avec cinq partenaires dans la White Rock Tie and Lumber Co., sur un site où il gérait aussi, sur la plage de White Rock, des cabanes de villégiature avec un café, détruites depuis longtemps. La rue sur laquelle les Dupraz vivaient à White Rock porte aujourd’hui leur nom, quoique mal épelé: Duprez Street.
Le Parc Maccaud, de souche noble
Fille d’un missionnaire anglican d’origines irlandaise et française, Irène « Renée » Maccaud vécut à White Rock avec son frère, Victor Emmanuel à compter des années 1930. Liés à la noblesse de quelques pays européens, ils y recevaient parfois leurs cousins armoriés d’outre-mer. Mlle Maccaud était des plus sportives, et aussi mécène des arts. Elle fut parmi les fondateurs de l’Association des musées de la C.-B. et fut très impliquée dans la société historique de White Rock. Elle se maria avec Walter Nelson, et leur demeure était garnie de meubles et d’objets d’art de leurs voyages partout au monde.
Le musée de White Rock hérita de certains de ceux-ci au décès de Mlle Maccaud. Pendant les années 1960, la ville de White Rock acheta le site, et y établit le Parc Maccaud. La résidence fut détruite plus tard.

École de danse de Marie Lavoie

Dès 1935, Mlle Marie Lavoie exploitait une école de danse à Cloverdale où des centaines d’enfants apprirent à danser le ballet et les danses d’occasion. Chaque année, l’école présentait un spectacle très couru. Mlle Lavoie ouvrit aussi une école de danse à White Rock en 1936.
Les familles Lavoie et Ryan, désireuses de voir construire une église catholique à Cloverdale, organisèrent des levées de fonds à cet effet. Il en résulta l’érection en 1947 de l’église Precious Blood, sur un terrain donné par la famille Lavoie. Pour son aménagement paysager, le fermier Joseph « Joe » Lépine fit don de bonne terre végétale pour les gazons et jardins.
La famille Bourassa de Cloverdale
Irene Margaret Bourassa (née Christmas) fut interviewée par les archives de Surrey au sujet de sa vie à New Westminster et Surrey à compter de 1911. Elle fut l’une des premières femmes à être admises dans le programme de production animale à UBC. Son mari, Arthur Bourassa, avait déménagé à Cloverdale en 1929 pour y ouvrir la raffinerie de pétrole Shell. Il fut aussi membre bénévole du service des incendies de Cloverdale, ainsi que président de la chambre de commerce de Cloverdale.


Le viaduc Pierlet, à la mémoire d’un Francophone

Deux ans plus tard, en 1976 en reconnaissance de son sacrifice ultime envers la communauté, le viaduc Roger Émile Pierlet, ouvert tout juste au sud de Cloverdale, fut ainsi nommé en son honneur et à sa mémoire.
Le 29 mars 1974, le Constable policier Roger Émile Pierlet fut tué par balle à Cloverdale par un automobiliste quand Pierlet l’arrêta pour une vérification routinière.

Eugène Dutour, débardeur syndiqué
En 1961, à l’âge de 18 ans, Eugène Dutour, jeune Canadien français, et son beau-frère faisaient du pouce entre Cloverdale et New Westminster. Ils furent ramassés par un débardeur syndiqué qui leur offrit du travail au port de New Westminster. Pendant 28 ans, il travailla sur les quais des ports de New Westminster, de Surrey et de Vancouver. Il était fier de son travail car il arrivait ainsi à bien faire vivre sa famille à Cloverdale.
Fernand « Fernie » Fournier, chasseur philanthrope
Fernand Fournier, de Fernwood Acres, était ardent chasseur. En 1967, après avoir abattu un orignal massif, il fit don de 500 livres de sa viande pour un banquet pour les aînés locaux.
Max Michaud et ses Jardins Alpenglow
De 1947 à 1985, F.H. « Max » Michaud, sa femme Christiane et leur fils R.F. exploitèrent les Jardins Alpenglow, un commerce horticole populaire, à Whalley sur l’autoroute King George.

Les Quartiers Francophones
Bon Accord – un village qui n’a jamais existé
Dès les années 1860, un lieu d’amarrage pour bateaux sous l’actuel pont Port Mann fut nommé Bon Accord. Le chemin de fer Great Northern and Northern Pacific y prévoyait la construction d’un village portant le même nom, mais ce plan fut abandonné. Son nom fut changé à Port Mann en 1911. Pour sa part, le nom de « Bon Accord » relèverait plutôt du cri de guerre secret identique des Écossais au 14e siècle, lorsque les nobles de ce pays parlaient toujours un français d’origine normande.
Le quartier Newton – un lien franco-ontarien
Elias John Newton fut le premier acquéreur de terres dans le quartier qui porte aujourd’hui son nom. En plus d’être fermier, M. Newton était aussi seller-harnacher réputé à New Westminster. Bon nombre de sources signalent que Newton et sa femme Mathilda étaient des Franco-ontariens dont le nom original aurait été Villeneuve, et le couple l’aurait traduit à Newton afin d’en faciliter la prononciation par leurs voisins. Cependant, bien qu’ayant des racines francophones en Ontario, la famille avait déjà changé son nom à Newton avant de s’installer dans l’ouest. Toutefois, la famille entretenait bel et bien des liens avec la communauté francophone du Grand Vancouver, prouvés par la représentation officielle de ce milieu associatif aux funérailles de M. Newton en 1907.
La maison Charbonneau à Cloverdale
Construite en 1899 par la famille Charbonneau, celle-ci devint le premier hôpital de la ville de Surrey, au coin de la grand-route Pacific et Broadway, dans le quartier de Cloverdale. Elle fut construite comme résidence privée, puis une aile y fut ajoutée pour créer un hôpital de campagne. Ce fut pendant la construction du chemin de fer Great Northern Railway entre Delta et Abbotsford, en 1906-07.
Plus tard, l’aile hospitalière fut démolie et la maison fut bougée au lot voisin vers l’ouest, servant à nouveau de résidence. Elle fut démolie en 1959.
